55 ans après la disparition du Général : l’héritage éternel de Charles de Gaulle.

Ce dimanche 9 novembre 2025 marque le 55e anniversaire de la mort de Charles de Gaulle, l’homme qui, par son appel du 18 juin 1940, a rallumé la flamme de la résistance française face à l’occupation nazie. Disparu à l’âge de 79 ans dans sa maison de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, en Haute-Marne, le Général s’est éteint paisiblement d’une rupture d’anévrisme, en pleine partie de réussite. La nouvelle, annoncée le lendemain par le président Georges Pompidou dans une allocution solennelle – « Le général de Gaulle est mort. La France est veuve » – a plongé le pays dans un deuil national profond. Cinquante-cinq ans plus tard, son ombre plane toujours sur la Ve République qu’il a fondée, et les commémorations de cette journée soulignent combien son legs reste vivant.

Le 9 novembre 1970, à 19h15, tout s’est passé en quelques instants. Charles de Gaulle, retiré de la vie politique depuis son référendum perdu de 1969, menait une existence retirée à Colombey, terre de cœur où il avait élu domicile depuis 1947. Son testament, rédigé en 1952, était clair : pas d’obsèques nationales fastueuses, pas de discours ni de fleurs. « Pas de panache », avait-il écrit, refusant l’ostentation qu’il avait pourtant incarnée durant sa carrière. Ses funérailles, tenues le 12 novembre à Notre-Dame de Paris, ont réuni 80 chefs d’État, dont Richard Nixon et Alexeï Kossyguine, dans une sobre cérémonie retransmise mondialement. À Colombey, une simple gerbe au pied de la Croix de Lorraine, érigée plus tard en 1972, symbolisait l’homme qui avait toujours prôné l’essentiel.

L’héritage : une « certaine idée de la France » qui transcende les clivages

55 ans après sa mort, l’héritage gaullien reste un pilier de l’identité française. Politiquement, la Ve République qu’il a architecturée – avec son président fort et son exécutif stable – structure encore notre démocratie, malgré les débats sur son autoritarisme présumé. Économiquement, sa planification et son interventionnisme étatique ont posé les bases du miracle des Trente Glorieuses. Socialement, il incarne l’unité nationale, au-delà des partis : gaulliste de droite ou de gauche, tous y voient un symbole de probité et de grandeur.
Comme le note l’historien Michel Winock, de Gaulle était « le grand prêtre de la communion française », catholique et républicain, capable de dépasser les idéologies pour unir la nation. Son exhortation à l’espérance – « Français, ici est la France ! » – résonne aujourd’hui face aux crises européennes et identitaires. Critiqué pour son paternalisme, il reste une référence consensuelle, invoquée par tous les camps avant les échéances électorales. Son « don du dépassement », nous invite à viser plus haut que les mesquineries partisanes.

En refermant ce chapitre, on mesure combien le Général, parti sans tambour ni trompette, continue de marcher au pas de l’Histoire.  Aujourd’hui, face aux défis du XXIe siècle, son appel à l’unité et à l’espérance nous guide encore. Vive la France, veuve mais résiliente.

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